Nommé sélectionneur de la Guinée dimanche en remplacement de Charles Paquille et pour la troisième fois de sa carrière, Michel Dussuyer a décliné sa feuille de route.
Vous êtes de retour à la tête du Syli National de Guinée, qu’est-ce qui a motivé ce retour ?
Euh… Beaucoup de choses, d’abord mon attachement fort à la Guinée qui a été la première nation africaine à m’avoir accordé sa confiance et m’a donné de la visibilité sur le continent africain. La deuxième chose, c’est que le président de la Fédération guinéenne de football m’avait consulté au moment où j’avais décliné beaucoup d’offres sur le continent parce que je voulais me reposer, faire une petite pause, voire même une pause définitive.
Le fait que la Guinée revienne me voir, avec l’attache que j’ai avec ce pays-là, j’ai accepté. Dans un premier temps, c’était pour accompagner l’ancien sélectionneur (Charles Paquille, ndlr). C’est après les deux défaites en éliminatoires de la CAN que le président de la Fédération m’a demandé de m’impliquer davantage, donc de prendre la tête de la sélection.
La situation de la Guinée dans ces éliminatoires est catastrophique : deux défaites en autant de matches ? Vous avez deux rencontres capitales face à l’Ethiopie les 10 et 14 octobre, comment vivez-vous cette pression ?
Nous sommes des compétiteurs. En tout cas, nous avons, j’ai envie, de relever ce challenge. La qualification est compromise, mais ce n’est pas définitif. Tant qu’on aura notre destin en main, on va essayer de se battre. C’est vrai que nous n’avons plus droit à l’erreur. Il n’y a plus beaucoup de matchs (4, ndlr), donc il ne faut pas en perdre. On ne peut plus se permettre de faux pas. Il va falloir redonner de l’énergie à ce groupe et de la confiance aussi. Nous pouvons nous qualifier à la prochaine Coupe d’Afrique des Nations et donner du plaisir au peuple guinéen qui le mérite. Nous serons déçus si ce n’est pas le cas, le peuple aussi.
“Il y a eu beaucoup d’erreurs”
Vous êtes très proche du groupe depuis deux matches, qu’est ce qu’il manque pour pouvoir rivaliser avec les meilleures sélections africaines ?
Quand on regarde les deux matchs, il y a eu beaucoup d’erreurs qui ont fait perdre le Syli. Contre la RDC (1-0), le match était équilibré, il s’est joué sur des détails. La Guinée a eu à plusieurs reprises des occasions pour revenir au score, ça ne s’est pas fait. C’est plutôt contre la Tanzanie (1-2) qu’il y a des regrets. Première mi-temps décevante, on offre la victoire à l’adversaire. C’est ce qui est dommage et dommageable pour la suite.
Vous êtes dos au mur, comment allez-vous re-mobiliser les troupes ?
L’orgueil ! L’orgueil, la fierté. Nous allons essayer de retrouver de l’ambition. Nous allons certes respecter cette équipe de l’Ethiopie, mais nous allons montrer que nous en voulons. Nous allons travailler pour. Même si vous le savez tous, on n’a pas le temps en sélection. Mais nous avons un bon groupe, avec des joueurs de haut niveau. Nous devons être des compétiteurs, montrer de l’agressivité et travailler aussi psychologiquement.
“La Guinée peut rivaliser avec les meilleures sélections africaines”
Vos voisins comme le Sénégal travaille sur la durée, Aliou Cissé est là depuis neuf ans. N’est-ce pas ce qu’il faut faire en Guinée ?
C’est vrai que, depuis quelques années, l’effectif s’est enrichi qualitativement et quantitativement. Le potentiel est là, la Guinée peut, c’est vrai, rivaliser aujourd’hui avec les meilleures sélections africaines. On l’a vu à la dernière Coupe d’Afrique des Nations (parcours jusqu’en quart de finale, ndlr). Maintenant, ça passe par de bons résultats face à l’Ethiopie lors de cette double confrontation.
Les observateurs pensent que le maillon faible de cette équipe reste le poste de gardien de but. Commencez-vous déjà à prospecter pour trouver un bon gardien ?
La sélection n’est pas un club. Je ne peux pas « recruter » un gardien. C’est vrai que, comparé au Sénégal et à d’autres nations africaines, qui ont des gardiens de but de classe mondiale, la Guinée a encore du travail. Mais ceux qui sont là ont du mérite, ils se battent pour leur pays et donnent le maximum. On va s’appuyer et compter sur eux. Ils sont méritants. J’ai été gardien de but, on ne se rend compte de l’utilité d’un bon gardien que quand il fait des erreurs. Quand il fait des erreurs, on se dit « merde, on doit trouver un bon gardien ! » Mais tant qu’il arrête tout, on n’en parle pas. C’est l’ancien gardien de but qui parle.
Un entretien exclusif réalisé par nos confrères d'Afrik-Foot
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