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Crise de la Ligue 1 : Téléfoot va s’arrêter, Canal+ en embuscade

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Le patron de la chaîne a fait savoir à ses équipes qu’un accord avait été trouvé avec la Ligue de football professionnel. Et maintenant ?

 Par Olivier Ubertalli (avec AFP)

Qui l’eût cru ? On pensait que Mediapro allait dépoussiérer une marque créée en 1977 comme Téléfoot… Elle lui a plutôt nui et TF1 s’en mord peut-être les doigts. Désormais, Téléfoot sera souvent synonyme, pour beaucoup de fans de foot, de mauvais payeur et menteur qui ne tient pas sa parole. Après trois mois de tensions, la chaîne Téléfoot de Mediapro jette l’éponge. Selon L’Équipe, confirmée par l’Agence France-Presse, le directeur général Julien Bergeaud a fait savoir à ses équipes, lors d’une visioconférence vendredi matin, qu’un accord avait été trouvé avec la Ligue de football professionnel (LFP) en vue d’un désengagement. Marc Sénéchal, conciliateur nommé par le tribunal de commerce de Nanterre sur proposition de l’avocat de Mediapro, est parvenu à trouver une issue avec les deux parties en conflit. Selon l’Agence France Presse, la LFP, dirigée par Vincent Labrune, devrait récupérer ses droits de diffusion d’ici au 21 décembre.

Julien Bergeaud « nous a dit, très ému, et même au bord des larmes, que c’était fini », confie un journaliste de la chaîne interrogé par l’Agence France-Presse, qui ajoute : « On en parlera dans 30 ans comme du plus grand fiasco de l’histoire de la télé, le plus grand fiasco de l’histoire du PAF et du foot français. » C’est oublier la faillite de La Cinq en 1992, qui avait presque emporté dans sa chute le groupe Lagardère-Matra. Si la cinquantaine de journalistes de Téléfoot a été priée de continuer à travailler, son sort semble scellé à partir de janvier. Ceux parmi les 600 000 abonnés de la chaîne qui ont souscrit une offre long terme devront attendre pour savoir comment se faire rembourser. TF1 assure « qu’il n’y aura pas d’impact sur la marque Téléfoot ». Mais le retrait de Mediapro aura des conséquences économiques. Si un montant a déjà été versé en début de contrat, l’accord de licence de marque devait générer pour la Une, de source de marché, entre 1 à 2 millions d’euros par an entre 2020 et 2024. Cela peut expliquer la chute de plus de 3 % du titre TF1 ce vendredi, vers 16 heures.

Pour rappel, Mediapro, consortium hispano-chinois dont le premier actionnaire est le fonds d’investissement privé Orient Hontai Capital, avait raflé les droits de la Ligue 1 et Ligue 2 pour les saisons 2020 à 2024 contre la promesse de payer 830 millions d’euros par an à la LFP. Mais il a refusé de payer l’échéance d’octobre et de décembre, soit un total de près de 325 millions d’euros que les clubs de football de Ligue 1 n’ont pu percevoir. Selon l’AFP, la LFP devrait récupérer ses droits de diffusion d’ici au 21 décembre.

Canal+, la seule solution ?

Et maintenant ? En pleine crise sanitaire, les candidats à une reprise ne semblent pas se presser au portillon. Tous les yeux se tournent désormais vers Canal+, propriété de Vivendi, groupe contrôlé par Vincent Bolloré. Son patron, Maxime Saada, a clairement dit au quotidien Les Échos : « Pas question de plonger dans le rouge en réinvestissant à perte dans le football. » La chaîne cryptée pourrait donc négocier un rachat des droits de la LFP au rabais. Certaines sources évoquent un montant de 500 millions d’euros, soit nettement moins que les 830 millions de Mediapro qu’avait négociés Didier Quillot, l’ancien président de la LFP.

Car Canal+, contrôlé par Vincent Bolloré pour qui « un sou est un sou », a déjà réinvesti des deniers afin de conserver une offre de football pour éviter la fuite de ses abonnés. Elle a repris à beIN Sports ses deux matchs hebdomadaires de Ligue 1 pour 330 millions d’euros et obtenu les deux meilleures affiches de Ligue des champions à partir de 2021. Évoquant la crise du football, Maxime Saada confiait aux Échos : « Le sujet ne date pas de Téléfoot. Avant il y a eu TPS, puis Orange, puis beIN Sports, puis Altice, et enfin Mediapro. Il y a toujours quelqu’un qui pense qu’il pourra mieux que nous rentabiliser des droits en payant plus cher que Canal. Comme vous le savez et je me suis prononcé sur le sujet dès le lendemain de l’appel d’offres, j’ai toujours pensé que l’équation économique était intenable compte tenu du prix payé pour les droits. » La chaîne qatarie beIN Sports pourrait être aussi intéressée, mais pas à n’importe quel prix. Comme Maxime Saada, son patron Yousef al-Obaidly n’est pas prêt à signer de chèque en blanc.

Si Canal+ fait trop la fine bouche, l’autre option, qui serait poussée par certains présidents de club, dont Jean-Michel Aulas à Lyon, serait de relancer rapidement un appel d’offres dans l’espoir de séduire de nouveaux acteurs du marché des droits sportifs. Et pourquoi pas des géants américains du streaming, en pleine forme, comme ESPN de Disney ou Amazon Prime Video, qui a raflé certains matchs de Roland-Garros ? Voire le site britannique de streaming DAZN, qui diffuse déjà en Allemagne des matchs de Bundesliga ? Le temps presse pour la Ligue 1 et la Ligue 2 : si la LFP a récemment obtenu un emprunt de 120 millions d’euros pour couvrir l’échéance d’octobre non payée par Mediapro, les clubs doivent faire face à des charges fixes exorbitantes, les salaires des joueurs, sans perspective de rentrées d’argent à court terme, les stades restant vides. « En ce moment, plus que jamais, chaque euro compte », souffle le dirigeant d’un grand club encore sonné.

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