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Trois mois après la Coupe du Monde, le sélectionneur national Aliou Cissé va retrouver ses protégés ce mois-ci. Ces retrouvailles entrent dans le cadre des troisième et quatrième journées des éliminatoires de la CAN 2023. Le Sénégal affrontera le Mozambique en aller-retour dans un contexte sportif très agité. Avec la forme du moment de certains jeunes qui n’étaient pas retenus lors du dernier Mondial, l’exploit réalisé par les joueurs locaux lors du dernier CHAN, ainsi que les U20 qui font parler leur talent un peu partout sur le continent, Aliou Cissé aura sans doute du pain sur la planche pour confectionner sa liste.
En perspective de la Coupe du Monde de 2022 au Qatar, Aliou Cissé avait publié une liste de 26 joueurs évoluant tous à l’étranger. Cette liste reposait sur l’ossature des joueurs avec lesquels il avait remporté la CAN au Cameroun au début de l’année 2022. Ce choix très logique du sélectionneur consistait à appliquer la règle qui dit qu’on ne change pas une équipe qui gagne. Mais cette fois-ci, malgré la qualification pour les huitièmes de finale de la Coupe du Monde, la bande à Kalidou Koulibaly a laissé beaucoup de spécialistes sur leur faim. La moyenne d’âge de l’équipe n’a cessé d’augmenter malgré l’infusion de jeunes pépites par moment. Cela a créé des soucis à presque tous les niveaux de jeu, et l’équipe a besoin de sang neuf pour son second souffle.
En défense, la charnière centrale est presque dégarnie avec la baisse de forme de Kalidou Koulibaly et les blessures répétées d’Abdou Diallo. Sur les flancs, la retraite anticipée de Saliou Cissé doit être rapidement comblée car celui qui prétendait assurer ce poste manque cruellement de temps de jeu. Ismaël Jacobs est rarement titulaire avec son club, l’AS Monaco. Au milieu de terrain, de réels soucis se posent également. Gana, Kouyaté et Nampalys, tous trentenaires, traversent un désert assez long. Le sociétaire de Nottingham Forest est blessé depuis le Mondial, et à Leicester City, Nampalys Mendy retourne au banc malgré une saison difficile des Foxies.
Pathé Cissé et Pape Matar Sarr doivent faire face à une rude concurrence pour tirer le meilleur d’eux. En attaque, Sadio Mané est l’arbre qui cache la forêt. Ses performances individuelles laissent penser parfois que l’équipe nationale possède une attaque de feu. Avec une blessure qui a éloigné ce joueur de 31 ans pendant trois mois, ce n’est pas sûr qu’il retrouvera le rythme d’ici la fin du mois, d’autant plus qu’avec son club, il ne joue que des bouts de match. Mais avec Elimane Ndiaye ou Ismaila Sarr, on ne s’inquiète pas trop pour les côtés.
Le nœud du problème est en fait l’attaque. Voilà un secteur qui mérite réflexion. En effet, depuis Papis Demba Cissé, le Sénégal peine à trouver un « 9 tueur ». Boulaye Dia, Famara Diedhiou et Bamba Dieng ne sont pas assez prolifiques avec l’équipe nationale.
Dans les prochains jours, Aliou Cissé va procéder à la publication de la liste des joueurs qui vont affronter le Mozambique le 24 mars ici à Dakar et le 28 à Maputo. Ces deux confrontations, au-delà de leur importance dans la course à la qualification, doivent permettre au coach Cissé d’ouvrir la tanière à certains jeunes qui se distinguent, mais surtout de donner du temps de jeu à certains joueurs tels que Mbaye Diagne ou Habib Diallo qui explosent en Europe. La méthode de Pape Thiaw est un exemple à suivre. L’international sénégalais des années 2000, sur le banc des Lions locaux, a prouvé lors du dernier Chan que l’expression « titulaire indiscutable » n’est que pure arnaque.
Cette Coupe d’Afrique dont on parle a fait tomber un vieux mythe qui rétrogradait les joueurs du football local, faisant penser qu’ils n’ont pas le niveau. L’heure est venue pour l’encadrement technique de changer son regard sur le football local. On n’est pas champion d’Afrique par le gré du hasard.
IBS
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