Depuis que des lanceurs d’alerte l’ont présenté comme le « candidat » de l’Etat et de la FIFA pour normaliser la Fédération Camerounaise de Football, Gérémi Njitap est devenu la cible de groupes de supporters de Samuel Eto’o.
« Gérémi Njitap a été choisi par le gouvernement pour présider le prochain Comité de normalisation de la Fécafoot après la destitution de Samuel Eto’o par la FIFA ». Au plus fort de la crise qui secoue l’instance faîtière du football camerounais, il aura suffi d’un post d’un lanceur d’alertes sur Facebook, mi-juillet 2023, pour voir une horde de partisans du patron du football camerounais se mettre en ordre de bataille contre son ancien coéquipier.
De fait, pour le clan Eto’o, l’actuel président du Syndicat National des Footballeurs Camerounais (Synafoc) est l’homme à abattre. Du porte-parole-parole du président de la Fédération à ses alliés, membres de son bureau exécutif en passant par certains journalistes et commentateurs sportifs, tous les coups sont permis. Aussi bien dans les médias que sur les réseaux sociaux. Plusieurs fora dédiés au « combat anti-Njitap » ont même été créés pour la cause. A chaque sortie, le ton est véhément.
« Njitap peut faire mieux que Samuel Eto’o »
Pourquoi Gérémi Njitap attire-t-il autant de réactions agressives de la part des partisans de Samuel Eto’o, alors même qu’il a été à l’origine de la mobilisation des anciens footballeurs en faveur de sa candidature ? La raison est simple, selon Jean-Bruno Tagne, ancien directeur de campagne de Samuel Eto’o et auteur de plusieurs ouvrages à succès sur l’ancien capitaine des Lions Indomptables. « Njitap jouit d’une belle image parmi les footballeurs et n’a jamais été associé à des scandales. Il possède aussi une expérience managériale que Samuel Eto’o n’avait pas lorsqu’il était candidat à la FECAFOOT. De plus, il entretient d’excellentes relations avec les présidents de la FIFA et de la CAF ». Ainsi, précise le journaliste, Njitap suscite une crainte chez Samuel Eto’o depuis fort longtemps : « Lorsque Eto’o s’est lancé, il redoutait déjà une éventuelle candidature de Njitap ».
Dans les milieux du football camerounais, cet avis est le mieux partagé : « Le clan Eto’o sait pertinemment que Samuel n’est plus l’homme de la situation. Les mêmes arguments que le clan Eto’o a présenté pour sa candidature sont valables pour Njitap qui est autant légitime que Samuel pour devenir président. C’est un profil que le clan Eto’o ne peut pas prendre par-dessus la jambe. Son expérience à la FIFpro le prédestine à faire mieux que Samuel et ça, c’est insupportable », soutient un ancien responsable de la FECAFOOT.
Accusations vs contre-accusations
La tension autour du nom de Njitap suscite un sentiment de danger palpable parmi l’entourage d’Eto’o. Ce sentiment atteint son paroxysme après la victoire du Cameroun sur la Gambie (3-2, le 23 janvier) lors de la troisième journée de la CAN 2023 en Côte d’Ivoire. Selon le Synafoc, Njitap aurait été agressé à deux reprises dans le vestiaire des Lions. D’abord par le responsable de la sécurité de l’équipe nationale, puis par le chef du protocole de Samuel Eto’o. Cependant, la FECAFOOT a rejeté ces accusations. « La guerre » est loin d’être terminée.
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