Emmanuel Adebayor est une persano non grata dans l’espace de la sélection togolaise, qu’il a pourtant servi pendant plus de deux décennies.
L’ancien capitaine des Eperviers, Emmanuel Adebayor, ne se sent plus en odeur de sainteté dans son propre pays. Dans un entretien accordé à nos confrères d’Afrik-Foot, l’ancien attaquant de Manchester City, Arsenal et du Real Madrid s’est exprimé à cœur ouvert sur la relation conflictuelle avec la Fédération togolaise de football (FTF) et certains de ses anciens coéquipiers.
«Il y a beaucoup de choses qui se passent au Togo avec la sélection. Ils ne veulent pas que je m’approche des joueurs, ils ne veulent pas que je puisse accéder aux vestiaires pour parler aux jeunes frères. Ce n’est pas normal qu’on me fasse ça. Je me suis battu pour mon pays, j’ai failli laisser ma vie pour ce pays. C’est comme ça qu’on me récompense ?, s’interroge Adebayor. Nous avons été frappés au Bénin, accident de bus, on nous a tiré dessus en Angola à Cabinda.»
Celui qui vit actuellement l’Euro 2024 en qualité de consultant ne comprend pas l’acharnement des dirigeants du football togolais sur sa personne. Pourtant, l’ancien numéro 4 des Eperviers ne demande pas beaucoup. Il souhaite tout simplement partager ses expériences avec ses jeunes compatriotes.
« Heureusement que j’ai des amis sénégalais qui m’aiment bien »
«Vous empêchez quelqu’un qui a été capitaine de cette équipe pendant huit ans de donner des conseils aux plus jeunes, juste parce qu’il a arrêté sa carrière ? Je suis le seul footballeur togolais qui a pu côtoyer les plus grands entraîneurs du monde, qui a joué dans les plus grands stades du monde, et je n’ai pas le droit de partager mon expérience avec les plus jeunes… », s’étonne Adebayor.
Pour autant, l’homme de 40 ans, récemment nommé ambassadeur de la Confédération Africaine de Football (CAF), emploie son expérience et son riche parcours au service d’autres pays du continent africain. Et celui-ci se réjouit de cette reconnaissance hors de chez lui qui, dans une moindre mesure, lui sert de consolation.
«Heureusement que j’ai des amis sénégalais qui m’aiment bien, des amis béninois, ghanéens, ivoiriens, libériens, nigérians qui veulent toujours me voir. Je travaille avec la fédération marocaine de football alors que je ne peux même pas travailler avec la fédération de mon pays, c’est dommage mais comme ça.», regrette Adebayor.
Toujours dans les colonnes d’Afrik-Foot, le géant togolais a été interrogé sur ses ambitions avec les Éperviers. Adebayor assure qu’il n’est pas intéressé pas une fonction quelconque au sein de l’équipe. Son tempérament ne lui permet pas, dit-il, de prétendre au poste de sélectionneur.
« Si je suis président de fédération, je ne pourrai pas faire ça »
«J’ai toujours dit haut et fort que les histoires d’entraineurs ne m’intéressent pas. Je ne veux pas être entraineur car je n’ai pas le cœur pour faire ce métier. Je connais mon tempérament, je suis capable de rentrer sur le terrain et de taper un joueur et ça ce n’est pas normal et je le sais bien. Je suis comme ça ! J’ai dit haut et fort dans mes lives, que le poste de sélectionneur ne m’intéresse pas., explique Adebayor.
Comme son ancien compère, Samuel Eto’o, le Natif de Lomé peut avoir plus d’impact sur le football togolais en tant que président de la Fédération. Mais Adebayor n’est pas emballé par ce challenge et préfère un rôle plus modeste dans lequel il serait être plus proche de ses jeunes frères.
«Je ne veux pas de poste au Togo où je serai rémunéré. Le poste où je peux accompagner les jeunes, conseiller, partager mon expérience, c’est ce que je veux et peux faire. Je vais prendre du plaisir et donner du plaisir en faisant ça. Je vais leur dire comment aborder le match, comment faire abstraction de la pression. Si je suis président de fédération, je ne pourrai pas faire ça.»
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